227 ans que des gens montent au Mont-Blanc.
227 ans pendant lesquels la manière d'atteindre son sommet à été laissé au libre arbitre des prétendants.
En 2012, on vous l'avait annoncé. En 2013 ça se concrétise, et bien oui, "le changement sur le Mont-Blanc, c'est maintenant".
La constatation : beaucoup de monde tente la bosse CE QUI ENTRAÎNE QUE les infrastructures présentes sur sa commune sont débordées CE QUI ENTRAÎNE le développement d'hébergements alternatif, camping et bivouac, générant une pollution sous forme de détritus et déjections humaines MAIS...depuis le 14 Juin 1951, les terrains communaux du Massif du Mont-Blanc situé à plus de 2000 m d'altitude ont été classé (loi du 2 Mai 1930 relative à la protection des sites). Cette zone a été étendue par décret ministérielle le 16 Juin 1976.
Ce classement a pour effet d’interdire le camping sauvage sur l'ensemble de la zone. (zone orangée sur la carte ci dessous).
Pour faire appliquer cette "nouvelle vieille règle, pendant la saison estival 2013, 55 journées verront donc une paire d'homme en bleu sur les bords du sentier dans les environs du refuge de Tête Rousse.
Leur mission sera de rappeler la règle aux alpinistes.
Comme pour n'importe laquelle des infractions, le non-respect de l'interdiction de camper dans une zone classée est prévue par la loi.
Cette application stricto sensu, rend l’accès à la montagne payant (60 euros la nuité sans demi pension au refuge du Gouter, 26.80 à Tête Rousse). Heureusement depuis 2004, le législateur a modifié le texte pour aménager un camp de base à Tête Rousse. La gratuité des emplacements donne un accès libre à la montagne...mais pour un nombre limité. En effet, ce camping gratuit a une capacité de 50 places (environ 100 personnes). Mais attention, une fois atteint le quota, le camping ferme. Pas le choix, il faut attendre que la place se libère. C'est dire, redescendre dans la vallée...
Un rapide calcul : sur la période 15 Juin / 15 Septembre, à la louche 90j, et en considérant, un turn over des tentes de 2j. On obtient : 45j x 50 places x 2 personnes par place = 4500 ascensions ouvertes aux campeurs. D'une autre façon de voir les choses, 4500 ascensions gratuite si l'on prend l'itinéraire à pied au départ des Houches.
Restons vigilants, un jour peut être, un fou interdira le bivouac sur TOUT le massif du Mt-Blanc.
(mais nos 2 fédérations lutteront contre cela, n'est-ce pas ?)
Les alpinistes deviendront ils alors des
"Délinquants de l'inutile"
227 ans pendant lesquels la manière d'atteindre son sommet à été laissé au libre arbitre des prétendants.
En 2012, on vous l'avait annoncé. En 2013 ça se concrétise, et bien oui, "le changement sur le Mont-Blanc, c'est maintenant".
2 couches pour mieux comprendre !
Le niveau technique "Peu Difficile" de la voie Royale, en condition idéale permet à n'importe quelle personne de bonne constitution d'atteindre le sommet du Mt-Blanc sans rien maîtriser des éléments connus de tout alpiniste averti ( S'encorder et comment correctement le réaliser, glissade et comment l'arrêter, chute en crevasse et comment en remonter, Mal Aigü des Montagnes et comment percevoir les symptomesr, signes météo et comment les interpréter, brouillard et comment s'orienter, mauvais temps et comment s'en protéger....)
La constatation : beaucoup de monde tente la bosse CE QUI ENTRAÎNE QUE les infrastructures présentes sur sa commune sont débordées CE QUI ENTRAÎNE le développement d'hébergements alternatif, camping et bivouac, générant une pollution sous forme de détritus et déjections humaines MAIS...depuis le 14 Juin 1951, les terrains communaux du Massif du Mont-Blanc situé à plus de 2000 m d'altitude ont été classé (loi du 2 Mai 1930 relative à la protection des sites). Cette zone a été étendue par décret ministérielle le 16 Juin 1976.
Ce classement a pour effet d’interdire le camping sauvage sur l'ensemble de la zone. (zone orangée sur la carte ci dessous).
Pour faire appliquer cette "nouvelle vieille règle, pendant la saison estival 2013, 55 journées verront donc une paire d'homme en bleu sur les bords du sentier dans les environs du refuge de Tête Rousse.
Leur mission sera de rappeler la règle aux alpinistes.
Comme pour n'importe laquelle des infractions, le non-respect de l'interdiction de camper dans une zone classée est prévue par la loi.
Cette infraction est classifiée délit et puni d'une amende de plusieurs milliers d'euros. Rassurez vous, il n'y a pas de peine d'emprisonnement possible.
Néanmoins en application de l'article L341-21: "Les agents chargés de constater les infractions mentionnées aux articles L. 341-19 et L. 341-20 peuvent procéder à la saisie de l'objet de l'infraction...". Objet de l'infraction : la tente.
Que peut il se passer concrètement pour ceux qui tenterait de camper sur la voie royale, hors emplacement réglementaire?
- Principe de départ : tente montée, infraction consommée.
- Cas 1, dit du monde des Bisounours : Les gendarmes vont arriver, ils demanderont poliment un démontage de la tente, les alpinistes acquiesceront et démonteront l'objet du délit. Ils auront alors le choix d'aller au refuge s'il y a de la place, continuer l'ascension ou redescendre dans la vallée. Avant de partir, les campeurs repentis présenteront une pièce d'identité aux gendarmes. Comme pour une infraction au code de la route, une procédure judiciaire sera rédigée et transmise au Parquet.
- Cas 2 : Les alpinistes refusent de présenter une pièce d'identité : Tout faux car le contrôle d'identité est légal dés que la personne a commis une infraction. Le gendarme présent pourra les retenir 4 heures maximum sur place afin de procéder aux vérifications ( Art 78-3 : Si l'intéressé refuse ou se trouve dans l'impossibilité de justifier de son identité, il peut, en cas de nécessité, être retenu sur place). Passé le délai de 4h, la personne est libre de partir. L'impossibilité de prouver son identité n'est pas constitutive d'une infraction. C'est le refus de donner son identité qui est illégal.
- Cas 3, dit "Simon et les sherpas" : se reporter à l'actualité récente. Triste.
Quid du bivouac ?
Si le bivouac est évoqué dans la réglementation de certains parcs, il n'est pas envisagé par la loi. Néanmoins fortement ancré dans la culture des alpinistes, passer une nuit sans user d'une tente serait donc autoriser en permanence sur TOUT le massif.
Contrairement à ce qu'à décréter la FFCAM sur son site, ici en résumé :
" Comme les années précédentes, par arrêté ministériel, toute forme de camping est interdite dans le site classé du Mont-Blanc, y compris le bivouac. Un dispositif sera mis en place par les pouvoirs publics dès cette année, pour veiller au respect de cette réglementation. " Intérêt économique ?
L'application de cette règle crée une régulation d’accès au Mt-Blanc de façon draconienne en s'alignant sur le nombre de couchage proposé.
Soit actuellement, 100 places sur l'ensemble des 2 Gouter (80 pour l'ancien / 20 pour le nouveau) car il faut attendre la commission départementale de sécurité pour ouvrir le nouveau à plein régime (120). On y additionnera les 74 places du refuge de Tête Rousse : soit 174 dans un 1er temps puis 194 après avis favorable de la commission.
Néanmoins en application de l'article L341-21: "Les agents chargés de constater les infractions mentionnées aux articles L. 341-19 et L. 341-20 peuvent procéder à la saisie de l'objet de l'infraction...". Objet de l'infraction : la tente.
Que peut il se passer concrètement pour ceux qui tenterait de camper sur la voie royale, hors emplacement réglementaire?
- Principe de départ : tente montée, infraction consommée.
- Cas 1, dit du monde des Bisounours : Les gendarmes vont arriver, ils demanderont poliment un démontage de la tente, les alpinistes acquiesceront et démonteront l'objet du délit. Ils auront alors le choix d'aller au refuge s'il y a de la place, continuer l'ascension ou redescendre dans la vallée. Avant de partir, les campeurs repentis présenteront une pièce d'identité aux gendarmes. Comme pour une infraction au code de la route, une procédure judiciaire sera rédigée et transmise au Parquet.
- Cas 2 : Les alpinistes refusent de présenter une pièce d'identité : Tout faux car le contrôle d'identité est légal dés que la personne a commis une infraction. Le gendarme présent pourra les retenir 4 heures maximum sur place afin de procéder aux vérifications ( Art 78-3 : Si l'intéressé refuse ou se trouve dans l'impossibilité de justifier de son identité, il peut, en cas de nécessité, être retenu sur place). Passé le délai de 4h, la personne est libre de partir. L'impossibilité de prouver son identité n'est pas constitutive d'une infraction. C'est le refus de donner son identité qui est illégal.
- Cas 3, dit "Simon et les sherpas" : se reporter à l'actualité récente. Triste.
Quid du bivouac ?
Si le bivouac est évoqué dans la réglementation de certains parcs, il n'est pas envisagé par la loi. Néanmoins fortement ancré dans la culture des alpinistes, passer une nuit sans user d'une tente serait donc autoriser en permanence sur TOUT le massif.
Contrairement à ce qu'à décréter la FFCAM sur son site, ici en résumé :
" Comme les années précédentes, par arrêté ministériel, toute forme de camping est interdite dans le site classé du Mont-Blanc, y compris le bivouac. Un dispositif sera mis en place par les pouvoirs publics dès cette année, pour veiller au respect de cette réglementation. " Intérêt économique ?
L'application de cette règle crée une régulation d’accès au Mt-Blanc de façon draconienne en s'alignant sur le nombre de couchage proposé.
Soit actuellement, 100 places sur l'ensemble des 2 Gouter (80 pour l'ancien / 20 pour le nouveau) car il faut attendre la commission départementale de sécurité pour ouvrir le nouveau à plein régime (120). On y additionnera les 74 places du refuge de Tête Rousse : soit 174 dans un 1er temps puis 194 après avis favorable de la commission.
Cette application stricto sensu, rend l’accès à la montagne payant (60 euros la nuité sans demi pension au refuge du Gouter, 26.80 à Tête Rousse). Heureusement depuis 2004, le législateur a modifié le texte pour aménager un camp de base à Tête Rousse. La gratuité des emplacements donne un accès libre à la montagne...mais pour un nombre limité. En effet, ce camping gratuit a une capacité de 50 places (environ 100 personnes). Mais attention, une fois atteint le quota, le camping ferme. Pas le choix, il faut attendre que la place se libère. C'est dire, redescendre dans la vallée...
Un rapide calcul : sur la période 15 Juin / 15 Septembre, à la louche 90j, et en considérant, un turn over des tentes de 2j. On obtient : 45j x 50 places x 2 personnes par place = 4500 ascensions ouvertes aux campeurs. D'une autre façon de voir les choses, 4500 ascensions gratuite si l'on prend l'itinéraire à pied au départ des Houches.
L'application de cette règle a le mérite de faire bouger les choses MAIS c'est une initiative qui ne solutionne pas le problème de l'engouement pour cette montagne.
L’extrême rigueur de la décision, sans avoir tenté de solutions plus persuasives et moins coercitives, est garante de situations difficiles. L'information concernant l'interdiction est pour le moment plus que discrète en France. Qu'en est il auprès des alpinistes Roumains ou Turcs ?
La présence, bien connue de tous, des tentes "ventouses" (tentes sous-louées) n'a jamais été traité, ceci était un "vrai" problème.
Les 2 pollutions sont les déjections humaines et les détritus, l'installation des systèmes de toilettes sèches aux endroits critiques résoudraient un gros volume du premier problème. Pour le problème des détritus, les Européens des pays riches qui se déplacent à l'Everest ne sont guère des modèle de propreté. Je sais cette réponse ne traite pas le problème mais on là plus face à un problème d'éducation que de droit.
Pour terminer, projetons nous dans un délire de faits invraisemblables :
-Imaginons ce qui n'arrivera jamais. Imaginons un départ au milieu de la nuit où 174 alpinistes à la queue leuleu remonteraient le sentier de l'Aiguille du Gouter. Les premiers, une cinquantaine de clients encadrés de professionnels marchent sereinement. Les espaces se creusent avec les suivants, amateurs moins habitués à trouver le bon cheminement à la lueur d'une frontale. Une cordée s'éloigne du chemin, un des alpinistes fait rouler une pierre puis deux , puis trois , puis...Qu'advient-il à la centaines de personnes en aval ?
-Imaginons ce qui n'arrivera jamais. Imaginons 2 cordées d'un niveau physique et technique identique. L'une partirait de 3167m et l'autre de 3835m, toute deux se dirigeraient vers un point quelconque, genre 4810m. Certes, la première dormirait mieux, mais ce stress qu'on tous les alpinistes avant une course, fait qu'au bout du compte, les 2 cordées dorment aussi peu. Ce qui est sûr, c'est que les premiers seront largement plus fatigués et fatalement moins concentrés face aux mêmes difficultés (arête des Bosses en condition délicate ou descente de l'Aiguille du Gouter)... La montagne fait payer comptant les erreurs d'évaluation.
L’extrême rigueur de la décision, sans avoir tenté de solutions plus persuasives et moins coercitives, est garante de situations difficiles. L'information concernant l'interdiction est pour le moment plus que discrète en France. Qu'en est il auprès des alpinistes Roumains ou Turcs ?
La présence, bien connue de tous, des tentes "ventouses" (tentes sous-louées) n'a jamais été traité, ceci était un "vrai" problème.
Les 2 pollutions sont les déjections humaines et les détritus, l'installation des systèmes de toilettes sèches aux endroits critiques résoudraient un gros volume du premier problème. Pour le problème des détritus, les Européens des pays riches qui se déplacent à l'Everest ne sont guère des modèle de propreté. Je sais cette réponse ne traite pas le problème mais on là plus face à un problème d'éducation que de droit.
Pour terminer, projetons nous dans un délire de faits invraisemblables :
-Imaginons ce qui n'arrivera jamais. Imaginons un départ au milieu de la nuit où 174 alpinistes à la queue leuleu remonteraient le sentier de l'Aiguille du Gouter. Les premiers, une cinquantaine de clients encadrés de professionnels marchent sereinement. Les espaces se creusent avec les suivants, amateurs moins habitués à trouver le bon cheminement à la lueur d'une frontale. Une cordée s'éloigne du chemin, un des alpinistes fait rouler une pierre puis deux , puis trois , puis...Qu'advient-il à la centaines de personnes en aval ?
-Imaginons ce qui n'arrivera jamais. Imaginons 2 cordées d'un niveau physique et technique identique. L'une partirait de 3167m et l'autre de 3835m, toute deux se dirigeraient vers un point quelconque, genre 4810m. Certes, la première dormirait mieux, mais ce stress qu'on tous les alpinistes avant une course, fait qu'au bout du compte, les 2 cordées dorment aussi peu. Ce qui est sûr, c'est que les premiers seront largement plus fatigués et fatalement moins concentrés face aux mêmes difficultés (arête des Bosses en condition délicate ou descente de l'Aiguille du Gouter)... La montagne fait payer comptant les erreurs d'évaluation.
-Imaginons ce qui n'arrivera jamais. Imaginons une vingtaine d'alpinistes fatigués mais heureux, ils ont mis le temps mais finalement ils ont atteint le fameux sommet. Les pauses ont été nombreuses et le retour est lent mais ça y est le refuge du Gouter est en vue. Il ne reste plus qu'a descendre jusqu'à Tête Rousse . En cet fin Juillet, il fait extrêmement chaud et les pierres roulent dans l'aiguille du Gouter. Les blocs sont évités de justesse par les alpinistes. Un gros boum, la foudre vient de frapper. Mauvais Karma.
Restons vigilants, un jour peut être, un fou interdira le bivouac sur TOUT le massif du Mt-Blanc.
(mais nos 2 fédérations lutteront contre cela, n'est-ce pas ?)
Les alpinistes deviendront ils alors des
"Délinquants de l'inutile"