Je ne suis pas un aventurier, non ça c'est sûr. La preuve je n'ai fait de la montagne qu'entre Briançon et Chamonix et pas une expé lointaine au compteur !
Pire, je confesse un grave manque d’intérêt pour l'alpinisme dans un rayon supérieur à 300km. Généralement, même ce qu'on fait les autres (alpinistes) ne m'intéresse pas. Ce qui me motive, c'est ce qui m'entoure, ce que je vois (presque) tous les jours. N'avons nous pas à Chamonix, ce dont tout alpiniste rêve dans le monde entier : des faces raides et des bars, le tout en abondance et si proche qu'ils pourraient se toucher ! Tout cela sans voyage interminable, sans Jet Lag dans la gueule, sans d'attente interminable dans un mauvais camp de base, sans chiasse absolue, sans mariner dans son jus des semaines durant.
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L1 |
Petitement, je rêve de longues arêtes ou de goulottes. Mais ce qui est sûr, c'est que la ligne doit me plaire et qu'importe qu'elle fasse 50 ou 1000 mètres ! Cocher "les 100 plus belles" ou répéter l'ensemble des voies d'un même gars, quelle manque d'imagination ! J'avoue être exaspéré par ceux qui en montagne ont toujours le nez dans le topo, cherchant à rassurer leurs inaptitudes par une superficielle organisation ! Rien de mieux qu'avancer à l'instinct : redescendre, traverser à droite puis à gauche, revenir, regarder. Accepter l'erreur mais toujours chercher sa solution.
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L2 |
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Ze Dugit-Pinat !!!!!!!!!! |
Quand vient la saison du froid, ce qui me plait c'est chercher ces traits évidents qui strient les magnifiques faces qui nous domine. Le mieux, c'est quand le trait est fin et interrompu, entrecoupé de ressauts rocheux bien raides et bien fissurés, perspective de combat intense mais où l'erreur (la chute) aura sa place. Mais attention, la chute en montagne reste une équation à plusieurs inconnues dont le résultat est toujours aléatoire. Dans le dur, au moins, on essayera d'éviter la mort, c'est tout. Je prêche cet alpinisme moderne, physique et engagé mais, je le répète (et l'espère), pas systématiquement fatal !
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L3, on notera une sympathique bloc en forme d'épé de Damoclés qui impose une certaine douceur dans les coincements |
La préparation, l'entrainement à une grande course me semble fondamentale (ne sont pas inclus dans ce propos tous les gaillards de la trempe des Graziani / Benoist / Pessi / Thivel /Sourzac / Guillaume / Lochu / Ratel / Bonniot / Jamet etc etc.... Personnellement, entre 2 cuites, j'essaie d'étre en forme. "Etre prêt à" est mon leitmotiv. Quotidiennement, je fais toujours mon maximum. Que se soit pour une montée au Plan de l'Aiguille ou une séance de grimpe : il faut finir ruiner sinon mieux vaut aller à la piscine avec maman et les enfants !
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L4...enfin si on peut dire... |
Cette petite ligne en versant Nord des Charmoz en est la démonstration. Réveil à 3.15, 4 heures d'approche depuis la vallée pour aller faire ... euh...disons... 150 mètres de grimpe technique. Qu'importe, on a passé une journée en montagne, on étatit entre pote, on a bourriné de A à Z, on est passé là où on avait envie de passer. LA BASE !
En fait, tout cela a été très bien résumé en 1974 dans les Valseuses "On est pas bien là ? Paisible ? A la fraiche ? décontracté du gland ? Et on bandera quand on aura envie de bander." Jean-Claude.