Topo de l'ascension sous onglet "Topos"
La même rengaine revient tout les ans dés le début de Septembre : Est-ce que les conditions vont ètre bonnes dans la face des faces ? Les signaux passent au vert les uns aprés les autres, l'anticyclone est vaché sur l'Alpe, les températures sont clémentes et l'enneigement est correct dans la partie supérieure de la face. Damned, il faut que je me pince ou quoi, je pars faire "No siesta"!!!!!!! Personnelement, cette voie représente la créme de ce que l'on peut envisager dans le coin, le vieux réve que l'on ne fera jamais. C'est même rentré dans dans le langage courant des alpinistes, pour qualifier un truc mutant, on dit souvent "genre No siesta"
Avec un Korra boosté comme jamais, rien ne parait impossible mais la lecture du topo et les récits des répétiteurs ne me font pas sourire. Il faut que l'expérience murit ces derniéres années soit mise à profit, on va faire cette voie mais on va la faire comme d'habitude : " No piton, no artif, all free". On prépare les sacs vite fait le lundi matin et on se jette dans le 1er train du Montenvers. Approche (toujours) chiante sur la moraine, glacier chaotique. 13h, on y est. Première goulotte polystyréne sur 150/200 mètres.
Situé à 50 mètres sur notre gauche, le passage en A0/M6 nous semble difficilement atteignable. On reste donc sur le bord droit de l'étranglement un peu dry mais une grosse écaille semble offrir une possibilité. Un spit, puis 2, puis 3, merde on est au Zoo ? Malgrés cela, le passage du verrou nécessitera un peu d'engagement pour traversé une dalle et rejoindre la partie neigeuse qui nous conduit au pied du mur de Manitua.
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Le passage classique est 50 m à gauche |
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Là ou ya une fissure, y a un passage. |
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Le premier passage de la voie, de la grosse écaille à droite, rejoindre au mieux le relais. Petite expérience en dry requise! |
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Le suite est plus évidente et méne rapidement aux pentes de neiges sous le ressaut rocheux. |
Une grande traversé au pied de ce mur énorme nous conduit au resserement commun avec la Bonatti.
L'aprés midi se termine et coup de chance, sur la droite,on apercoit un enchevètrement de blocs sous un surplomb. Ce sera le premier bivouac ou l'on dormira quasi allongé (surtout moi en fait). On est entre R9 et R10.
Ce bivouac providentiel nous a décalé à droite et nous oblige à une longueur plus difficile pour retrouver le bon cheminement.
Aprés l'épaule, les conditions s'améliorent nettement. On laisse la Bonatti à gauche. A partir de R13, on rentre vraiment dans le coeur de la voie. La longueur suivante est annoncée plutôt "hot and spicy". Finalement, le dry en M6+ passe bien, les réta sur la glace fine sont le plus dur à gérer. Relais sur un vieux rurp, une sangle qui sort de la neige (?) et un triple 0.
Les longueurs suivantes ne sont ni durs ni rando, bien au contraire. Le crochet après R17 nécessite un peu de recherche, le rocher est moyen et la paroi déjà raide se redresse encore. On arrive au pied d'un petit bastion, une fissure dans un mur rouille est dryement tentante mais finalement, on passe par la "variante lumineuse Ducros/Dubois". La longueur est plus mixte.
Relais au pied d'un diédre incliné. Le diédre se perd puis à sa gauche un fin placage. Un piton avec une sangle est en place.Un diédre en oblique à gauche débouche sur une portion moins raide, c'est évident c'est là!. En grimpant, j'ai la sensation qu'il n'y a pas eu trop de passage, la fissure est remplie de gravier! Le cheminement n'est pas trop dur mais franchement soutenue : les pieds sonts rares, les crampons font des étincelles, ça zippe à tous les moov. Je blinde tellement que je finis la longueur avec un seul camalot 2 et 3 micro stoppers.
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ça fait coucher, vue comme ça. |
Evidemment, pas d'emplacement de relais, je rale, je suis fatigué, il est nuit moins1/2 heure, j'ai soif, j'ai faim. La somme de ces choses ne m'aide pas à réflechir. Je redescend, bricolle un relais genre 000/coinceur de daube. Saoulé comme jamais, je dis à Korra qu'on va mourir et que c'est bien fait pour moi, que je suis qu'une merde etc, etc... La situation s'améliore quand il arrive à mi-longueur, je lui balance un brin de corde pour qu'il me passe les cam' de bonne taille. La qualité du relais renforcée, je me détends, on va peut étre pas mourir aujourd'hui finalement...Un petit ressaut, 20 mètres de trav' horizontale dans une pente de neige. Il fait nuit, pas de vire en vue. Ca sent le "poor bivy for 2" comme dirait le Supertopo. Korra déblaie le sommet d 'un bloc, de mon coté je taille dans la pente une petite marche pour me poser les fesses, les ances du Hall bag me soutiendrons les jambes : longue nuit en perspective!!
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La vire à Jeff |
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Le perchoir au Korra |
Réveil à 5h30, on pense faire 10 mètres et arriver à R21. Korra ne trouve rien, me demande de le mouliner sur 15 mètres. Tout exité, il trouve un stopper, veut passer plus à droite. De mon coté, je ne vois pas la chose du même oeil, j'ai pas du tout envie de faire une manip de corde niveau bac +5 à cet endroit de la face. Tu te démerdes, trouve un autre passage. Il remonte vers moi, regarde à droite et pars derrière un pilier. 1/2 heure plus tard, il me lance le traditionnel mais toujours soulageant "relais". Il a fait une longueur en diagonal vers la droite. Un petit ressaut moyen dur, puis un autre mur court mais compact. Une bonne épaule en main gauche, la pioche droite dans une fissure de 5mm, je remonte le piolet gauche sur un petit plat, une bonne fermeture poignée haute et un bac salvateur détend la situation. Un bon pied à droite contrebalance deux ancrages neigeux improbables. 1 piton indique qu'on est revenu dans la voie! La suite est cool jusqu'à...R24. Pour résumer, on a juste sauté 2 des longueurs mythiques de la voie. Allez, on fera 2 voie du Zébre et une Girafe en plus à notre prochain passage au Zoo.
De ce relais, la ligne de glace est ininterrompue jusqu'à 5 mètres du sommet. Les longueurs s'enchainent rapidement. Je savoure les derniers mètres de la voie. On l'a fait, on vient de gravir la "Glejdura / Porvaznik" en libre. Top à 13h.