Accéder au contenu principal

Face Nord des Drus, Couloir Nord.

L'anticyclone a l'air de se plaire sur la Yôte mais avec le froid qu'il fait en fond de vallée c'est difficile de se motiver pour aller coucher dehors. Ce qu'il me faudrait c'est une course sans bivouac (=sans sac lourd) avec une pas trop longue approche. Au hasard d'un blog, celui de Max Bonniot, je vois que le couloir Nord est en condition. Banco, c'est partit. Tel le candidat de "qui veut gagner des millions", je tente le coup de fil a un ami. Le Francis Ford Coppola des montagnes répond présent, on rame un jour et demi a caler nos emplois du temps avant se retrouver devant la gare du Montenvers, LABORIEUX. L 'approche au bivouac est super cool car toute sèche. Arrivé 2 minutes avant la nuit, on se trouve un emplacement dément sous un énorme bloc.

Quel hôtel offre ce panorama au réveil ?

Y a des fois où c'est pratique d'être petit!
Réveil à 03.30. La neige des Drus est bizarre, d'aspect parfaitement immaculée, elle dégage en fondant une bouillasse grisatre infecte.

Hummmmm !!!!!
 Même le meilleur des Yogi tea a du mal a a passer.
 Dés l'approche, le temps passe vite. 10 minutes aprés le départ, petit descente dans une crevasse, remonté d'une marche de 2 métres pour en sortir, s'en suit une traversée sur une fine arète d'une 20aine de mètres puis...une autre traversé mais dans le sens contraire, excellent pour se réveiller. Un petit coup de cul et on se pose à R1. Cette première longueur finit de nous réveiller, un filet de glace raide heureusement pas trop long nous met dans le bain. La suite est largement moins raide et en bonne condition. A la bifurcation avec le direct, on tire a gauche sur 2 longueurs, du mixte sympa.

A la bifurc' classique/directe

Fin du mixte, arrivé sous la fissure Nominé.
 On arrive au pied de la fissure Nominé, une fine fissure en pleine dalle, ça m'exite pas trop, je préfèrerais la fissure large à droite.

Nominé au centre.
David laisse passer sa chance de faire une magnifique longueur mixte, du coup il se colle Nominé en artif, je suivrais en dry. Les 2 suivantes sont vraiment plus classe. D'abord une oblique vers la droite dans une fissure qui coince les lames à merveille.

L2 vue du relais
Relais au pied d'une fissure à poing remplie de neige.

L3 du rocher
 Le début est cool mais pas évident, il faut viser le glace dans la fissure. On arrive à une grosse écaille verticale de 3 mètres de haut. Exit les gants et les pioches, il va falloir grimper à main nue ! La suite est plus facile mais le rocher y est curieusement fracturé, il émet aussi un son bizarre quand on l'effleure.

Fin du rocher.
 Tout cela nous amène à l'attaque de la partie sommitale : le couloir. On s'allége en larguant une grande partie des camalots. Réputé pour sa glace dure, il nous réserve finalement une ascension variée entre passages en neige et plus rarement en glace dense.

Ice climbing baby.
 Le soleil nous attend pour se coucher mais comme il est impatient, ça ne dure pas plus que 10 minutes.


Nuit moins pas grand chose...
 Le contraste avec le noir total est saisissant et surtout pas pratique du tout. Dés le 4 éme rappel, l'aventure commence avec la mise en place d'une remonté sur corde vraiment fixe. 3 relais suivants, arrivé dans le direct, la corde vient mais se bloque 15 mètres au-dessus. Ce coup-ci, changement de technique, il faut grimper pour aller la décrocher. Re-2 rappels supplémentaires, et le bout de corde se coince. Toujours zen mais néanmoins énervé, je repars à l'assaut. Au bout de 5 mètres, à défaut de décrocher la corde, je décroche une pierre de taille suffisament conséquente pour ébranler mon David. Je coupe la corde et redescend. Pour la suite, le Julio nous sortira d'affaire. Rapidement, la mécanique s'installe. Poser un mousqueton à vis, y faire un 1/2 cabestan, attacher le bout de corde, mouliner le 1er grimpeur à la recherche du relais, vacher le grimpeur en question, le décorder ( car la descente du suivant sur 1/2 cab a tendance a légèrement toronner notre brin de 7.7), décrocher le Julio, ravaller la corder ... et recommencer. Bref, j'ai fait l'ascension du couloir Nord des Drus.

Matos : 2 jeux juqu'au 2, un 3 et evt un 4 ; 4/6 broches ; une 10aine de dégaines, rappel de 60 obligatoire.
Topo général. Attention, la photo ne date pas du jour.

Posts les plus consultés de ce blog

Le Trailpinisme.

Courir ne m'intéresse pas ! Plus que mon esprit, mon corps est contre ! Il y a un an, allez savoir pourquoi je propose à mon épouse un petit footing, le premier depuis 18 ans. On part tranquille, et bim après 20 minutes, un claquage !!!! Bref, plus jamais. Néanmoins, le monde mystérieux des trailers m'interroge. Je veux bien comprendre que quelques extra-terrestres s'enquille un Tour du Mont-Blanc en deux dizaines d'heure mais les 2000 autres, ils font comment ?! Ce sont eux, les finishers de la dernière heure, ceux qui ont tout donné, ceux qui descendent la rue Vallot avec les jambes flagellantes, qui m'ont inspiré quand, au milieu des années 2000, j’assistais à l'arrivé de l'UTMB. La barrière horaire est grosso modo placée à 24h, inconsciemment j'additionne les horaires de quelques voies "classiques". Montée au refuge + approche + ascension + retour, à la louche je m'amuse à y ajouter les délais sans emprunter les remontés mécaniques. Mat

Light, fast et sans cervelle

C'est une nouvelle catégorie dans le monde de l'alpinisme, facilement repérable grâce à leurs tenues tirées à quatre épingles, le sac de 30 litres sur le dos, la Suunto au poignet, les petites chaussures de randonnée à 300 gr et les skis à 800 euros, les formules 1 de la montagne en jette un maximum dans les files d'attente des téléphériques. Des images de Killian et d'Ueli plein les yeux, ils ne sont pas là pour plaisanter, d'ailleurs n'ont ils pas parcouru la Grande Face Nord à la journée, en moins de 9 heures 28 minutes 45 secondes et 30 centièmes !!! Par grand beau temps, sans vent, quand il n'y a qu'à suivre la tranchée laissée par la foule, l'illusion est parfaite : le light'n fast, c'est de la bombe, en plus j'ai eu 35 likes sur mon Facebook, demain c'est sûr je serais sponso'. Mais la montagne est exigeante ; si elle sait laisser sa chance une fois, tous les coups ne seront pas gagnants. Pour tenter d'étre à la haut

"Le Mont-Blanc interdit" pour les nuls

227 ans que des gens montent au Mont-Blanc. 227 ans pendant lesquels la manière d'atteindre son sommet à été laissé au libre arbitre des prétendants. En 2012, on vous l'avait annoncé. En 2013 ça se concrétise, et bien oui, "le changement sur le Mont-Blanc, c'est maintenant".  2 couches pour mieux comprendre ! Le niveau technique "Peu Difficile" de la voie Royale, en condition idéale permet à n'importe quelle personne de bonne constitution d'atteindre le sommet du Mt-Blanc sans rien maîtriser des éléments connus de tout alpiniste averti ( S'encorder et comment correctement le réaliser, glissade et comment l'arrêter,  chute en crevasse et comment en remonter, Mal Aigü des Montagnes et comment percevoir les symptomesr, signes météo et comment les interpréter, brouillard et comment s'orienter, mauvais temps et comment s'en protéger....) La constatation : beaucoup de monde tente la bosse CE QUI ENTRAÎNE QUE les infra