Accéder au contenu principal

Le Parrain, M9 / WI 6+, vallon de Sales, Haute-Savoie.

Quand on habite Chamonix, aller grimper à Sales prend environ 1h  mais quand on n'optimise pas du tout la logistique cela peut être carrément plus long. Dans mon cas en partant de Briançon, j'en ai eu pour 4h. Après quelques arrêts-cafés, je rejoins mon acolyte du jour, Christophe Dumarest. Arrivé sur le parking, voyant mon état de forme pitoyable, il continue un peu plus en avant. Après une 50aine de mètres, la trace rétrécie plus rapidement que notre optimisme, évidemment on plante la caisse. 1 heure après, on chausse enfin les skis. L'approche est sympa et variée mais surtout parce qu'elle a été faite par une bonne centaine de raquetteurs et randonneurs. Seules les 20 dernières minutes de marche nous obligeront à chaler.
La paroi n'est pas très haute (150m) mais extrêmement raide. Contrairement à l'ouverture, le tube de départ ne s'est pas donné la peine de toucher le sol. Il faudra aller le chercher par une vingtaine de mètres de rocher hyper délicat et bon chaud à protéger. Après 15m, 1 spit fait retomber la tension. Je continue la progresion calée entre glace et rocher toujours dans un équilibre précaire. J'avoue que j'ai beaucoup plus envie de me barrer que de monter. La pauvreté de mes protections ne me laisse pas le choix. Après une tentative dans le rocher je reviens doucement vers le tube, c'est con mais grimper la glace reste toujours plus évident que le rocher! Un petit pas d'équilibre désagréable permet de clipper le 2éme spit. Les derniers mètres sont excellents, à coincement dans une belle fissure. 5+ hyper délicat/très raide / peu de bonnes protections en rocher (en dehors des 2 spits, évidemment)











 L2, M8, est plus spitée, rien à rajouter, mais l'escalade en dry est super délicate. La fin entre le dernier spit et le relais offre 10 mètres ultra engagés à 80° où les piolets peinent à ancrer dans une neige à peine croûtée. Tout un programme, bravo Christophe.
L3, M9,  attaque en dry par 4 moovs bien physique sur des bacs que l'on découvre au dernier moment, repos sur une marche. La section suivante est  ascendante (bonnes prise) puis en trav' à gauche (moins bonnes prises, le moov pour aller quicher la glace me coûtera la longueur). Une très raide section de glace, 5 m léger dévers puis c'est le relais. Pour cette longueur les dégaines et 1 broche suffisent, un camalot 0.5 éventuellement.


La dernière longueur est 100 % glace, ultra raide et composée de petits stalactites fragiles. En sortie, il faudra que je fasse le passage entre de raides épées. 6+.




La cascade à l'ouverture, L1 en bien meilleur condition.

Le 1er tube qui malheureusement pour mes nerfs n'existait pas


Posts les plus consultés de ce blog

Le Trailpinisme.

Courir ne m'intéresse pas ! Plus que mon esprit, mon corps est contre ! Il y a un an, allez savoir pourquoi je propose à mon épouse un petit footing, le premier depuis 18 ans. On part tranquille, et bim après 20 minutes, un claquage !!!! Bref, plus jamais. Néanmoins, le monde mystérieux des trailers m'interroge. Je veux bien comprendre que quelques extra-terrestres s'enquille un Tour du Mont-Blanc en deux dizaines d'heure mais les 2000 autres, ils font comment ?! Ce sont eux, les finishers de la dernière heure, ceux qui ont tout donné, ceux qui descendent la rue Vallot avec les jambes flagellantes, qui m'ont inspiré quand, au milieu des années 2000, j’assistais à l'arrivé de l'UTMB. La barrière horaire est grosso modo placée à 24h, inconsciemment j'additionne les horaires de quelques voies "classiques". Montée au refuge + approche + ascension + retour, à la louche je m'amuse à y ajouter les délais sans emprunter les remontés mécaniques. Mat

Light, fast et sans cervelle

C'est une nouvelle catégorie dans le monde de l'alpinisme, facilement repérable grâce à leurs tenues tirées à quatre épingles, le sac de 30 litres sur le dos, la Suunto au poignet, les petites chaussures de randonnée à 300 gr et les skis à 800 euros, les formules 1 de la montagne en jette un maximum dans les files d'attente des téléphériques. Des images de Killian et d'Ueli plein les yeux, ils ne sont pas là pour plaisanter, d'ailleurs n'ont ils pas parcouru la Grande Face Nord à la journée, en moins de 9 heures 28 minutes 45 secondes et 30 centièmes !!! Par grand beau temps, sans vent, quand il n'y a qu'à suivre la tranchée laissée par la foule, l'illusion est parfaite : le light'n fast, c'est de la bombe, en plus j'ai eu 35 likes sur mon Facebook, demain c'est sûr je serais sponso'. Mais la montagne est exigeante ; si elle sait laisser sa chance une fois, tous les coups ne seront pas gagnants. Pour tenter d'étre à la haut

"Le Mont-Blanc interdit" pour les nuls

227 ans que des gens montent au Mont-Blanc. 227 ans pendant lesquels la manière d'atteindre son sommet à été laissé au libre arbitre des prétendants. En 2012, on vous l'avait annoncé. En 2013 ça se concrétise, et bien oui, "le changement sur le Mont-Blanc, c'est maintenant".  2 couches pour mieux comprendre ! Le niveau technique "Peu Difficile" de la voie Royale, en condition idéale permet à n'importe quelle personne de bonne constitution d'atteindre le sommet du Mt-Blanc sans rien maîtriser des éléments connus de tout alpiniste averti ( S'encorder et comment correctement le réaliser, glissade et comment l'arrêter,  chute en crevasse et comment en remonter, Mal Aigü des Montagnes et comment percevoir les symptomesr, signes météo et comment les interpréter, brouillard et comment s'orienter, mauvais temps et comment s'en protéger....) La constatation : beaucoup de monde tente la bosse CE QUI ENTRAÎNE QUE les infra