Quand on l'a fait dans le sens classique, en partant de l'Aiguille du Midi, c'est vrai que cela semble un peu idiot de le faire dans l'autre.
Certains diront pourquoi pas en départ assis, en fakie, avec une main dans une poche ou à reculons ? Se serait bien mal connaitre l'itinéraire que de penser cela car en fait très peu de sections intéressantes sont communes. Reste à fixer un point de départ, remonter les Nantillons et le couloir Brégeault est doublement dangereux (Sérac et chute de pierres). L'autre option est l'attaque par une des arêtes des Grands-Charmoz, mais ces 2 la, je les ai déjà faite. Le pilier N de Blaitière est une de ces longues arêtes bien visibles depuis Chamonix que je n'ai jamais parcourue. Voie historique datant de 1907, elle mérite forcément une visite.
Mercredi matin, 7h départ du Plan de l'Aiguille. Il est difficile de prévoir un planning pour cette course car elle n'est qu'épisodiquement parcourue. Le topo Labande donne 7h pour le pilier, dans mes souvenirs la liaison Blaitiére-Fou n'est pas trés compliquée, 1h devrait étre suffisante. Commence les inconnues, en 1 les rappels de descente du Fou car un éboulement aurait touché ce versant, les relais seront-ils toujours là ? Au cas ou, on prend zéro piton pour en refaire, logique ????? Après cela, je jette des chiffres au hasard. Pour gagner du temps, j'oublie des sections mais table sur un minimum de 18h de course soit une arrivée à l'Aiguille à 2h du mat'. Sur le papier, rien de bien compliqué. Cette course n'est pas techniquement difficile mais le sens de l'itinéraire est essentiel. Pour l'avoir testé en nocturne à la Blanche de Peuterey, c'est une catastrophe. Tout se ressemble mais à la fin, t'es jamais où tu devrais être !
L'attaque n'est pas très compliquée à trouver, en gros droit au-dessus des zones de bivouac des Charmoz. Il suffit de passer là où le pierrier est le moins raide.
Après 10 mètres de solo, on choisit l'option " bon père de famille". Calé entre 2 blocs, on sort la corde et les coinceurs. C'est marrant, d'un coup les prises semblent plus grosses.
Rapidement le 1er ressaut est derrière nous, s'en suit une petite langue glaciaire qui permet d'éviter une zone de matière "imitation rocher".
On monte au mieux, quelques ressauts très raides en fissures et des passages enneigés donnent à la voie beaucoup de variété et d’intérêt.
Malheureusement, la proximité de Charmoz-Grépon et une descente délicate ont repoussés cet itinéraire au rang des reliques de l'alpinisme. Dommage pour ceux qui ne savent pas chercher des voies en dehors des listes imposées par l'ENSA. J'ai toujours été désabusé par cette remarque : "je fais ma liste". Un peu comme les commissions à Carrefour, tu n'y vas pas du tout par plaisir mais juste parce qu'il le faut. On rencontre ainsi de plus en plus de gens qui ne pratique plus l'alpinisme plaisir, juste des gars qui coche des noms, sans motivations particulière mais uniquement parce qu'ils sont marqué sur une feuille. Le but n'est pas de devenir Alpiniste mais de vite, vite pouvoir se présenter au probatoire.
En copiant le concept aux extra-terrestres frères Anthamatten, il y a un créneau juteux à prendre pour celui qui n'a pas peur : "partenaire de course d'envergure pour stagiaire taquet".
Je cite http://www.anthamattens.ch/mountain_guide.html
Eigernorthface Heckmair for UIAGM Mountain Guides
Plus précisément, c'est dans le haut, soit la dernière longueur dans le sens classique qu'une énorme écaille à basculée. Des cordées étant passées depuis, on peut donc dire que c'est bon mais le rocher va être délicat quelques temps dans ce passage. Pour nous, en rappel, pas de modification. 4 rappels nous posent au col.
D'un coté puis de l'autre de l’arête, la progression va bon train. Lépiney / Chevallier / Caîman sont avalés.
A 19h, à la brèche Croco/Caîman un magnifique bivouac nous tend les bras. Toujours dans mon trip de grimpe "non stop", je suis partagé mais surtout du coté de poursuivre. Groug me vante si bien les qualités de ce bivouac que je ne peux pas résister. C'est aussi ça être en montagne avec un pote, on ne peut pas toujours faire son fils unique!
Joli découpé du parcours, non ? |
Mercredi matin, 7h départ du Plan de l'Aiguille. Il est difficile de prévoir un planning pour cette course car elle n'est qu'épisodiquement parcourue. Le topo Labande donne 7h pour le pilier, dans mes souvenirs la liaison Blaitiére-Fou n'est pas trés compliquée, 1h devrait étre suffisante. Commence les inconnues, en 1 les rappels de descente du Fou car un éboulement aurait touché ce versant, les relais seront-ils toujours là ? Au cas ou, on prend zéro piton pour en refaire, logique ????? Après cela, je jette des chiffres au hasard. Pour gagner du temps, j'oublie des sections mais table sur un minimum de 18h de course soit une arrivée à l'Aiguille à 2h du mat'. Sur le papier, rien de bien compliqué. Cette course n'est pas techniquement difficile mais le sens de l'itinéraire est essentiel. Pour l'avoir testé en nocturne à la Blanche de Peuterey, c'est une catastrophe. Tout se ressemble mais à la fin, t'es jamais où tu devrais être !
L'attaque n'est pas très compliquée à trouver, en gros droit au-dessus des zones de bivouac des Charmoz. Il suffit de passer là où le pierrier est le moins raide.
Après 10 mètres de solo, on choisit l'option " bon père de famille". Calé entre 2 blocs, on sort la corde et les coinceurs. C'est marrant, d'un coup les prises semblent plus grosses.
Rapidement le 1er ressaut est derrière nous, s'en suit une petite langue glaciaire qui permet d'éviter une zone de matière "imitation rocher".
On monte au mieux, quelques ressauts très raides en fissures et des passages enneigés donnent à la voie beaucoup de variété et d’intérêt.
J'adore celle là, on dirait le départ d'un sprinteur de 100m |
Malheureusement, la proximité de Charmoz-Grépon et une descente délicate ont repoussés cet itinéraire au rang des reliques de l'alpinisme. Dommage pour ceux qui ne savent pas chercher des voies en dehors des listes imposées par l'ENSA. J'ai toujours été désabusé par cette remarque : "je fais ma liste". Un peu comme les commissions à Carrefour, tu n'y vas pas du tout par plaisir mais juste parce qu'il le faut. On rencontre ainsi de plus en plus de gens qui ne pratique plus l'alpinisme plaisir, juste des gars qui coche des noms, sans motivations particulière mais uniquement parce qu'ils sont marqué sur une feuille. Le but n'est pas de devenir Alpiniste mais de vite, vite pouvoir se présenter au probatoire.
En copiant le concept aux extra-terrestres frères Anthamatten, il y a un créneau juteux à prendre pour celui qui n'a pas peur : "partenaire de course d'envergure pour stagiaire taquet".
Je cite http://www.anthamattens.ch/mountain_guide.html
Eigernorthface Heckmair for UIAGM Mountain Guides
You are a certified mountain guide. You have been guiding for many years, perhaps you even have more experience than us. It was always your dream to climb the Eigernorthface but you have never had an equivalent partner or the time to realise the project. Let us know and we will do the face together.
CHF : 2800, one day.
Zut, je me suis égaré et moi qui aurait pu raconter une super course engagée de la mort qui tue alors qu'en fait je n'ai passé que d'excellents moments avec un super pote. Ça doit être ce qu'on appelle l'expérience...à moins que ce ne soit un excès de confiance dans le portable. Saut être débile, faut en vouloir pour faire sa course engagée sans météo annoncée bonne à 110% (= secours rapide) et dans la FN du Pic Sans Nom ( = pas de couverture GSM donc pas d'appel PGHM/CRS).
En tout cas pour nous, il fait grand beau et l'e-phone est à 100%.On aborde sereinement la jonction Col de Blaitiére/Sommet du Fou. Quelques vires, un peu d'escalade et le sommet est atteint. Comme d'habitude les renseignements de l'OHM sont exacts : le sommet du Fou a bien subit une petite modification.
Le FOU, c'est la partie ombrée qui a été un peu modifiée |
D'un coté puis de l'autre de l’arête, la progression va bon train. Lépiney / Chevallier / Caîman sont avalés.
A 19h, à la brèche Croco/Caîman un magnifique bivouac nous tend les bras. Toujours dans mon trip de grimpe "non stop", je suis partagé mais surtout du coté de poursuivre. Groug me vante si bien les qualités de ce bivouac que je ne peux pas résister. C'est aussi ça être en montagne avec un pote, on ne peut pas toujours faire son fils unique!
Grace à la 3G, on suit les évènements des JO, qualif des hand-balleurs et de Lemaitre en particulier. On en profite aussi pour mettre une petite photo sur Facebook pour faire râler ceux qui bossent. Pour le coup, l'engagement moral des courses d'envergure en rend un coup.
ça va pas améliorer ma crédibilité |
C'est habituel en bivouac mais comment s'en lasser ?
Pour profiter complètement, on évite le réveil matinal. Départ un peu après 8h. La montée au Croco est vraiment superbe dans un caillou extrêmement dément.
Un petit passage en FN nous refroidit quand même les doigts mais le soleil revient vite.
Top au Plan, 3 heures plus tard puis Aiguille en 2 h de plus.C'était Cool, merci Groug pour ces bons moments.